Le CHIFFRE NOIR DE LA VIOLENCE liée au genre et des recommandations : Une Etude belge

Le CHIFFRE NOIR DE LA VIOLENCE liée au genre et des recommandations : Une étude de grande échelle en Belgique pour comprendre l'origine de la violence liée au genre.
L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes publie son étude « Les expériences des femmes et des hommes en matière de violence psychologique, physique et sexuelle ». En Belgique, deux études sur la prévalence de la violence exercée à l’encontre des femmes (et des hommes) ont été réalisées en 1988 et en 1998. Depuis lors plus rien… Voilà pourquoi, dix ans plus tard, l’Institut a lancé une nouvelle étude de grande échelle sur la violence liée au genre dont les résultats sont désormais disponibles.
L’objectif est de comprendre la survenance, les formes, la gravité et le contexte de la violence psychologique, physique et sexuelle dont les femmes et les hommes peuvent faire l’expérience, ainsi que les facteurs de risque et de protection. L’objectif est aussi d’évaluer l’efficacité de la politique menée en matière de violence.
En tout, ce sont 2.000 personnes âgées de 18 à 75 ans qui ont répondu à l’enquête…

Les chiffres de l’étude font ressortir la gravité du phénomène :
Violences subies au cours de la vie:
· Interrogé(e)s sur les violences vécues à partir de l’âge de 18 ans, 41,5% des répondant(e)s dit avoir été victime de violence verbale, 22% d’intimidations, et 15% de coups ou gifles.
· Les violences sexuelles touchent surtout les femmes (5,6% des femmes sont victimes, contre 0,8% d’hommes).
· Les séquelles chez les victimes de violences sont graves : elles présentent des profils de santé moins bons que le reste des répondants en ce qui concerne les problèmes de sommeil, d’anxiété, le stress, la prise de médicaments ou de drogues. Les tentatives de suicide sont deux fois plus fréquentes chez les victimes de violence.
Violence entre partenaires:
· 12,5 % des répondants ont déclaré au minimum avoir subi un acte de violence par leur(e) partenaire ou ancien(ne) partenaire au cours des 12 derniers mois (14,9% des femmes et 10,5% des hommes).
· Au sein des relations de couple, ce sont les violences psychologiques et verbales qui sont prépondérantes : 11% des répondant(e)s déclarent avoir été victime de ces types de violences.
1,3% a vécu la violence physique dans la relation de couple. Les femmes sont plus souvent victimes de violences graves et très graves que les hommes.
· La violence entre partenaires a des conséquences importantes sur la santé de la victime : 15,7% des femmes victimes de violences déclarent avoir été blessées alors qu’ils ne sont que 1.1% d’hommes. Et les conséquences psychologiques sont lourdes, surtout pour les femmes.
· Environ la moitié des victimes de violence entre partenaires se confie à des tiers concernant les faits: 64,8% des victimes féminines, contre 39,2% des victimes masculines mettent quelqu’un dans la confidence. Seulement 3,3% des victimes fait une déclaration à la police.
Violence au sein de la sphère familiale:
· Au cours des 12 derniers mois, 13% des répondant(e)s ont été victimes de violences verbales au sein de la famille (i.e. perpétrées par les parents, les frères et les soeurs, etc.) et 1,3% de violences psychologiques.
Violences subies dans l’espace public:
· Les hommes et les femmes sont victimes dans des proportions comparables aux violences verbales dans l’espace public (12,9%). Les hommes sont deux fois plus exposés aux agressions physiques (2,5%) que les femmes.
Les violences sexuelles subies avant 18 ans
· 8,9% des femmes et 3,2% des hommes ont subi des attouchements ou des rapports forcés avant 18 ans. La grande majorité des violences sexuelles avant 18 ans sont le fait de proches ou de membres de la famille, surtout pour les femmes. Il s’agit rarement du partenaire.
· Seuls 60% des hommes, pour 77% des femmes, ont parlé de ces faits à quelqu’un.
· Les conséquences des violences sexuelles subies avant 18 ans sont graves : dépression, insomnies et tentatives de suicide apparaissent souvent.

L’étude fournit des recommandations, que nous reprenons partiellement ici :
· Les violences psychologiques sont souvent découvertes (trop) tard. Des instruments doivent être développés afin de pouvoir détecter ces violences à un stade précoce et sensibiliser à ce sujet.
· Un diagnostic précoce de chaque forme de violence permettrait d’épargner beaucoup de douleur. Des campagnes de sensibilisations auprès de, par exemple, des médecins généralistes, le personnel paramédical et les avocats, devrait leur permettre de reconnaître des signaux.
· Des catégories déterminées de victimes trouvent moins facilement leur chemin vers l’assistance, par exemple, les réfugiées, ou encore les femmes qui vivent dans la pauvreté. Il est nécessaire de développer des instruments qui leur fournissent une protection adéquate.
· Les victimes masculines font peu appel à de l’assistance et en sont, dans le cas où elles cherchent de l’aide, moins satisfaites. Les assistants sociaux professionnels doivent dont être sensibilisés aux mécanismes de la violence entre partenaires.
· Les enfants semblent parfois impliqués comme « instrument » dans la séparation de leurs parents. Quand il s’agit de violence entre ex-partenaires, il faut évaluer si la garde alternée est la meilleure option pour l’enfant.
L’étude a été effectuée par le Centre d’Etude de l’Opinion de l’Université de Liège, en collaboration avec le département Experimenteel-Klinische en Gezondheidspsychologie de l’Université de Gand et avec la sociologue Anne-Marie Offermans.
L’Institut est responsable de la coordination du Plan d’action National en matière de lutte contre la violence entre partenaires (PAN). En collaboration avec les services judiciaires, de police et de santé ainsi que les secteurs de l’aide aux victimes et aux auteurs, il élabore des mesures et détermine les moyens adéquats pour mieux lutter contre la violence entre partenaires.


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